Plaisir Anal (Conseils pratiques).

 

On peut observer que les pratiques anales font l’objet de nombreux préjugés et tabous. Le sexe anal a tantôt était considéré comme sale, douloureux, dégradant, réservé aux femmes ou aux personnes homosexuelles. Il fait pourtant partie du panel des relations intimes. Toutefois ces pratiques requièrent quelques précautions pour des relations safe, sans douleurs et respectueuses.

Nous allons ici vous présenter ce plaisir ainsi que quelques précautions et conseils pratiques. Notre objectif est de normaliser, déculpabiliser et informer sur ces pratiques. L’essentiel est de pratiquer ce que l’on a envie et non par obligation ou pression quelle qu’elle soit.

 

1 – Pourquoi le sexe anal ?

Cette zone est très innervée donc très sensible à la stimulation (cf schémas à la fin).

Pour les personnes ayant un vagin, la stimulation anale seule peux suffire, mais d’autres stimulations (clito, vagin,…) en simultanée peuvent être nécessaire afin de parvenir au plaisir et à l’orgasme.

Pour les personnes ayant un pénis, outre la sensibilité de l’anus, la zone prostatique (appelée point P) est une zone hautement érogène. Elle peut procurer d’intenses orgasmes et d’autres bienfaits.

Quoiqu’il en soit, la zone anale peut être érotisée par curiosité, fantasme, envie de nouvelles pratiques ou bien d’autres choses. L’érotisation passe par le corps mais aussi par la tête.

 

2 – Communication et confiance

En solo ou à plusieurs, le consentement est la base de tout. C’est légitime de ne pas aimer, de ne pas vouloir essayer, de vouloir arrêter, de ne pas érotiser cette zone. Certaines personnes peuvent ne pas être prédisposées et ce ne sera jamais possible..

Avant toute chose, il est important et nécessaire de communiquer sur le sujet, de pouvoir en parler entre partenaire.s, sans tabous. Ensuite, il est important d’en avoir vraiment envie. Sinon le corps ne pourra s’ouvrir et sera tendu, ce qui rendra tous types de pénétrations douloureuses. La création d’un espace de confiance empreint de complicité permettra que les relations se passent au mieux.

La communication est cruciale, avant, pendant et après la relation. Lors de la relation anale, on peut continuer, ralentir et même dire stop. Le consentement et l’envie doivent être présent du début à la fin !

 

3 – Préparation d’une pénétration anale

Préparer le corps à une pénétration anale évitera les douleurs et permettra d’apprécier le moment. S’il y a une douleur, il vaut mieux faire une pause ou ne pas continuer car le corps va se crisper et se sera d’autant plus douloureux. Il est impératif de se dire que la douleur n’est pas normale.

Pour bien se préparer, il faut tout d’abord se détendre et être fortement excité.e.

Afin d’augmenter ce niveau d’excitation on peut stimuler n’importe quelle zone sensible & érogène du corps. On peut masser, lécher, caresser, titiller, frotter, tapoter… et tout ce dont on a envie ; et ce, avec un doigt, langue, objet, pénis…

Les mots doux ou ‘’dirty talk’’, massages et autres actes de complicité peuvent être bénéfiques à une bonne relation anale.

Ensuite, utiliser un bon lubrifiant, de préférence à base de silicone, la salive ne suffit pas.

En effet, la zone anale ne se lubrifie pas naturellement et subit facilement des microlésions. Lubrifier est donc essentiel ! Cela facilite la pénétration, évite les douleurs, protège les muqueuses et limite le risque de rupture de préservatif, le cas échéant. Il est important de lubrifier la zone elle-même et ce qui va pénétrer (objet, pénis, etc.).

Y aller progressivement en respectant le rythme de l’autre.

Lors de la pénétration, allez-y doucement au début pour que la zone s’habitue et se dilate peu à peu. La personne pénétrée peut guider la pénétration. Elle peut gérer le rythme, l’angle, vitesse ou le retrait, selon son propre ressenti. Ce « guidage » permet également d’être plus détendu.e. Cette état de détente est super important afin de ne penser à rien d’autre qu’au moment présent et vivre à fond le moment érotique, tendre ou fougueux et explorer librement ce qui se présente.

 

4 – Rôles et positions : ne pas rester figé.e

La pénétration anale se fige parfois trop dans des rôles prédéfinis, alliant pénétrant.e/dominant.e et pénétré.e/dominé.e, or, on peut aussi bien jouer sur les rapports de domination/soumission qu’être dans des rôles équitables et changeants.

Les positions peuvent être diverses (et pleine de tendresse). La levrette n’est pas une obligation et n’est pas forcément la meilleure position pour une première pénétration. Par exemple, la sodomie peut se faire en position de petite cuillère, en amazone (avec la personne au-dessus qui guide la pénétration), ou sur le dos avec un coussin sous le bassin pour le relever un peu, ou simplement l’un.e assis.e sur chaise et l’autre assis sur lui/elle, etc.

La meilleure position est surtout celle ou les partenaires sont bien physiquement et psychologiquement, bien ensemble.

 

5- L’hygiène et sécurité

Tout d’abord, un rapport anal n’est pas sale. Le corps est bien fait car lorsqu’il ressent de l’excitation, les selles remontent et ne viennent pas gêner le moment.

Nous vous déconseillons fortement les douches anales car un lavement abîme la microbiote intestinale. Celle-ci comporte un ensemble de bactéries nécessaires au bon fonctionnement du corps.

Si vraiment vous n’êtes pas rassuré.e, vous pouvez aller à la selle avant et vous lavez et/ou mettre un préservatif.

Enfin, si vous utilisez des jouets, objets soyez attentif.ve au fait qu’il y ait une base, un arrêt au bout. En effet, les intestins ont un réflexe d’aspiration, et il y a un réel danger de se retrouver aux urgences.

 

6 – Prévention infections et IST

Pour prévenir les infections vaginales, il est important de ne pas passer d’une pénétration anale directement avec une pénétration vaginale ou de changer de préservatifs. Des germes fécaux pourraient perturber la flore vaginale et entraîner une infection.

La zone anale est très fortement vascularisée , et est sujet à des micros lésions qui rendent la transmission des IST beaucoup plus élevée. Pour la protection concernant les rapports avec pénétration vous pouvez utiliser un préservatif masculin ; des gants ou préservatifs de doigts pour des jeux avec les mains ; pour les rapports buccaux-annaux, les digues dentaires sont idéales.

 

Schémas

Nerf pudendal féminin et masculin. Grâce à ces ramifications, il innerve toute la zone du petit bassin : périnée, clitoris, pénis, vulve, testicules et anus.

Nerf pudendal